LE BEC MAGAZINE

YouTube : vidéos sexistes et clichés de genre

20.09.2021

par Annie

 

Un rapport de la Fondation des femmes 

La Fondation des femmes a publié le jeudi 26 août un rapport : « Numérique : le  sexisme en liberté ». Menée en partenariat avec Sciences Po, l’étude présente des  chiffres édifiants : 34,7 % des vidéos les plus vues sur YouTube entre 2019 et 2020  présentent une « image dégradante des femmes ». En comparaison, une étude  similaire du CSA portant sur la période 2017-2018 évaluait à 15,5 % ce même type  de contenus. « La situation, déjà mauvaise, s’aggrave plutôt, confinement ou non », prévient Sylvie Pierre-Brossolette, la coordinatrice du rapport. 

La Fondation des femmes a visionné les 200 vidéos les plus consultées sur  YouTube, en majorité des clips musicaux. On y constate une sur-représentation  masculine (62,1 % des premiers rôles reviennent à des hommes, contre 16,2 % pour  les femmes). Les stéréotypes masculins y ont la part belle : hommes « hyper virils »,  « protecteurs » et « machos ». Quant aux femmes, 78 contenus sur les 200 les font  passer de la créature « sentimentale » à « la poupée », sans oublier la « séductrice » et la « vénale ». Sans nuance, valeurs positives contre valeurs négatives… 

 

Femme, objet sexuel ou décoratif 

Dans plus de 20 % des vidéos YouTube, les personnes sexualisées sont des  femmes. « Ces femmes ne sont pas nues, ni partiellement, ni totalement, mais leur  corps est objectifié par des procédés bien plus insidieux, le plus récurrent étant les  jeux de caméra dirigés de façon à montrer les différents attributs féminins (68 %),  ainsi que leurs mouvements érotiques et poses lascives (31 %) », note le rapport. Le  corps féminin se « choséifie » : corps-à-vendre, corps-à-prendre. Il passe sous le  biais des normes masculines et dépend essentiellement du regard de l’homme. Et l’on sait que la chosification autorise toutes les violences. 

La persistance d’images de sexualisation à outrance du corps féminin empêche  toute possibilité pour les uns et pour les autres de penser des pratiques asexuées.  Et d’échapper aux normes sociales genrées. 

Le numérique échappe aux lois auxquelles sont soumises la publicité ou la  communication audiovisuelle (qui sont loin d’être parfaites). Le rapport préconise  qu’Internet rentre dans le champ de la loi ainsi que quelques autres solutions qui  paraissent bien insuffisantes : priver de financement les vidéos sexistes, inviter  YouTube à faire le ménage. Il faudrait évidemment cesser de regarder ces vidéos, peut-être boycotter YouTube. Certain.e.s le proposent.

 

 

 

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