Le coin des mômes

LA PAROLE À LA LIBRAIRE !

Le coup de coeur de Laure, librairie La Licorne (Valence)

Snapdragon, Kat Leyh, Éditions Kinaye

Encore une BD sur des sorcières… Que voulez-vous, elles ont la cote en ce moment, les sorcières ! Mais après tout, c’est cool, les sorcières ! Et c’est puissant ! Et surtout ça vient titiller un peu l’ordre des choses, et ça on aime. Alors ne boudez pas votre plaisir et plongez dans la vie passionnante de Snapdragon (oui, c’est bien son nom) et de sa nouvelle copine, la soi-disant sorcière Jacks, qui vend des squelettes d’animaux sur Internet et recèle bien des mystères. 

Dans cette BD, les questions de genre sont loin d’être au cœur des préoccupations. Mais de-ci de-là, on rencontre une sorcière qui aime les femmes, une fille qui n’aime pas les “trucs de fille” mais ne se voit pas comme un garçon pour autant, et un garçon qui aimerait bien en être une, de fille. Et c’est là qu’on se rend compte que les choses évoluent. 

Car les histoires créées dans le seul but de marteler des messages (le racisme c’est mal, la diversité c’est bien, il existe d’autres modes de vie que la norme cisgenre…), moi ça me gonfle. On infantilise le lecteur et surtout, on oublie que l’important, c’est le récit, et que les messages passent mieux quand ils sont portés par des personnages forts, un graphisme moderne et une histoire captivante. Alors, quand le message est chouette et surtout que l’histoire l’est tout autant, on ne passe pas à côté et on espère que les prochains tomes tiendront la promesse du premier.

© Snapdragon, Kat Leyh, éditions Kinaye

Librairie La Licorne, sur Facebook et Instagram.

Dans le détail, Élisa Géhin, Les Fourmis rouges, 2017

par Lise P.

Un imagier beau, sensible, drôle et poétique pour appréhender le monde : c’est ce que propose Élisa Géhin avec Dans le détail. 

De page en page, le tout petit découvre et nomme des univers, allant – entre autres – des différents types de cheveux (si, si ! des frisés, des raides, des longs, des rebelles…) à tout ce qu’on peut trouver à l’intérieur d’un tiroir. Mais ce qu’on apprécie surtout, ce sont ces doubles pages réservées aux “métiers courants et curieux” où, chose assez rare pour être relevée, les noms des métiers sont au masculin et au féminin. Quel plaisir de dire à son fils : “Tu as vu la pompière ?”! 

© Dans le détail, Élisa Géhin, Les Fourmis rouges, 2017

L’enfant, la taupe, le renard et le cheval, Charlie Mackesy, Les Arènes, 2020

par Caroline R.

Pourquoi ce livre ? Parce qu’il est beau, qu’il fait du bien. Parce qu’il parle d’un enfant, simplement, un être humain qui se cherche, se pose des questions, rencontre, réfléchit, parle de ses peurs et de ses doutes, se construit finalement, au-delà de son sexe et de son genre. Le style graphique du dessin mêlant aquarelle et encre de chine laisse la place à l’imaginaire, inspire l’élan, le mouvement, le doute. À lire et à relire, à n’importe quel âge.

Et toi, pourquoi tu l’as aimé ?
“Parce que l’histoire me plaît, surtout quand c’est toi qui la lis, ça parle d’amitié et puis la taupe, elle est rigolote.” Zoé, 9 ans

© L'enfant, le cheval, le renard et la taupe, Charlie Mackesy, Les Arènes, 2020.

On n’est pas des poupées, Delphine Beauvois et Claire Cantais, La ville brûle, 2014

par Caroline R.

Pourquoi ce livre ? Pour son style décapant, son originalité graphique. C’est un des premiers livres que j’ai offert à mes filles, avec ses propos qui ouvrent les possibles, qui viennent en écho à encore trop de livres stéréotypés en rappelant que les filles “ça rime pas avec balayette ni avec robe à paillettes et que c’est ça qui est chouette”. Il existe aussi “on n’est pas des héros”, rediscutant les clichés sur les petits garçons, et c’est ça qui est bon !

Et toi, pourquoi tu l’as aimé ?
“Parce que ça parle des filles qui peuvent faire ce qu’elles veulent, apprendre plein de trucs et dire stop ou non si quelqu’un fait quelque chose qu’elles veulent pas.” Zoé, 9 ans

© On n’est pas des poupées, Delphine Beauvois et Claire Cantais, La ville brûle, 2014