Papa, prends ton congé !
par Papa Plume
1er juillet 2021 : la loi pour l’allongement du congé paternité est enfin adoptée, passant de 11 à 25 jours. Les pères vont-ils prendre cette avancée à bras le corps ? Papa Plume les appelle dans cette lettre publiée sur son blog qui revient sur quelques fondamentaux…
Prends-le pour toi, pour passer du temps avec ta fille, ton fils, la mère de tes enfants qui t'a fait ce cadeau, le plus extraordinaire de tout l'univers.
Prends-le pour avoir le temps, le temps d'apprendre, de comprendre, d'enfiler ton nouveau costume sans le déchirer.
Prends-le pour ton bébé qui a besoin de toi, à cet âge c'est une éponge, il se nourrit de tes regards, de tes mots, de ta présence, crée avec lui les liens d'attachement qui, plus tard, l’arrimeront à son histoire et le protégeront des tempêtes.
Prends-le pour ta femme, elle a besoin de toi aussi, ce n'est pas à elle de tout assumer, les machines, les couches, les repas, prends ta part, assume, aide-la à se reposer, tu étais sûrement présent à l'accouchement, et tu as vu, ne joue pas les aveugles.
Ce nouveau “congé” (désolé, je n'aime pas ce terme), c'est un droit qui t'est offert. Ce devrait être un devoir. Pas toujours simple, je sais. Mais les excuses “J'ai trop de boulot” ou “De toute façon, un nourrisson, ça dort, non ?”, je ne veux pas les entendre.
Environ 70 % des tâches domestiques et familiales sont encore occupées par les femmes. Après la naissance d'un enfant, une femme sur deux modifie son activité professionnelle, contre seulement 1 père sur 9. Les inégalités de salaires, qui atteignent 11 % chez les parents âgés de 25 ans, grimpent à 25 % quand les parents en ont 45. Je continue ? Les chiffres sont là, criants, criants d'une société encore fracturée par les inégalités et marquée par les vieilles valeurs du patriarcat : la mère à la maison, le père au boulot.
Alors, prends ton congé. Aide la société à avancer, donne l'exemple, inspire, sois l'étendard de cette paternité moderne et décomplexée qui s'assume. Ne joue pas les machos, les lourds, les inconséquents. Ne trouve pas de fausses excuses. Lis, écoute, documente-toi. Aspire à pleins poumons le parfum de cette nouvelle vie, ne te bouche pas le nez en tournant la tête. Sauf quand tu changeras les couches, là tu as le droit. Changer les couches, c’est déjà un petit peu changer le monde. Mais pour ça, il faut du temps.
Alors prends ton congé.
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