Le travail
par Jacques-Rémy Girerd
Nombreux sont celles et ceux pour qui le travail est une vertu cardinale, un moteur, l’aliment des âmes nobles (Sénèque), le père de la gloire (Sophocle) ou du plaisir (Voltaire), la valeur suprême (Weil), la meilleure manière de jouir de la vie (Kant), la seule raison du bonheur (Renard), un acte libérateur (Yourcenar, Lennon)… Ces bourreaux ergomanes de haute voltige frisent la dépendance besogneuse. De Picasso à Beyoncé, de Sfar à Musk, l’obsession pour le taf va aujourd’hui jusqu’à l’enragement et la démesure. Lorsque Lady Gaga ne fait rien, elle devient foooolle.
Il faut lorgner de l’autre côté de l’échelle, pour trouver de vrais rebelles turbinophobes, bien qu’il ne soit pas rare de croiser des anciennes gueules noires fières de leur travail, des institutrices comblées, des petits paysans tractophiles. Et pourtant ! Au stéthoscope linguistique, le mot « travail » sonne de façon grinçante, sur le modèle de Arbeit ou Work, pétris de rudesse, il n’exprime que sang, sueur et larmes. Tandis que farniente, perezoso, école buissonnière ou alegria enchantent nos oreilles.
Alors, au-delà de la position acharnée des trimardictifs incurables et celle des petits gratte-papiers consciencieux, voici un florilège illustré et cocasse de pensées pêchées à l’aveuglette dans les nasses laborieuses de nos turpitudes appointées.
Le jeu consiste aussi à retrouver qui a dit quoi.
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Gribouillages #2
Politique, cinéma, TV, religion, business… La culture du viol et la pédophilie ont intégré tous les domaines. Florilège.