PIsser debout

2 Textes

texte 1 par François Bouis

 L’homme pisse debout, c’est ce que j’ai appris, cela fait partie de mon identité de mec, je me suis aperçu que j’y tenais assez.

Cette pratique n’est pourtant pas attachée à la virilité partout dans le monde, elle est liée à la mode du pantalon à braguette. Mais elle est intégrée dans notre culture :

• Imaginez-vous un cow-boy, guettant d’un œil ses rivaux, de l’autre les indiens, devant tout d’un coup aller s’accroupir dans un coin caché ? Non, laissant une main sur la crosse de son arme, l’autre tenant son outil, il garde haut le regard sur l’horizon. 
• Et avez-vous pensé à tout le temps gagné par l’homme à se contenter du mur ou de l’arbre le plus proche avant de repartir vers de nouvelles aventures après un seul geste de sa fermeture Éclair?

Mais dans l’environnement moins sauvage de nos appartements se pose un problème, apparemment, car l’état des sanitaires après plusieurs passages ne convient pas toujours à celles qui s’asseyent (et qui souvent nettoient, aussi).

Nous avons pourtant tout l’outillage de visée nécessaire pour ne pas rater la cible, mais, distraction, œil du matin encore endormi, œil du soir embrumé ou nécessité de décoller de la faïence les reliquats d’un passage précédent, le taux de réussite est faible. 

Alors, l’homme confiné doit-il pisser assis ?

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Pisser debout, c’est culturel !

texte 2 par Marie-Josèphe Moncorgé

Les chiots, mâles et femelles, pissent accroupis. Les jeunes chiens mâles commencent à lever la patte pour pisser au moment de leur maturité sexuelle (entre 7 mois et plus d’un an, selon la race). Et ils gardent cette habitude s’ils sont castrés.

Les singes mâles semblent pisser accroupis, mais certains s’aspergent de leur propre urine pour attirer les femelles !

Le mâle humain pisse-t-il debout parce qu’il est un simple mammifère ou pour montrer qui est le maître ?

En fait, dans de nombreuses sociétés, en Europe du Nord, en Asie ou en Afrique, les hommes pissent souvent accroupis et tout bon musulman pisse assis ou accroupi, comme le faisait le prophète, selon le hadith d’Aïcha. Les musulmans sont cependant autorisés à uriner occasionnellement debout, à condition de ne pas être éclaboussés par l’urine et à cacher les “parties honteuses” pendant cet acte, parce que le prophète a uriné une fois debout sur un dépôt d’ordures (hadith rapporté par Houdhayfa).

En revanche, il est intéressant de savoir qu’autrefois, en Occident, les femmes urinaient souvent debout, ce qui était facilité par l’absence de culotte. Les premiers caleçons arrivent au XIᵉ siècle, ils sont généralement ouverts au niveau de l’entrejambe : la femme se contente donc d’écarter les jambes sans enlever le caleçon et urine debout. Les premières culottes font leur apparition en 1916, mais de nombreuses femmes continuent d’utiliser les caleçons fendus entre les deux guerres et à pisser debout. Uriner debout est encore une pratique féminine dans certaines régions d’Afrique. En Europe, combien de femmes savent encore diriger leur jet urinaire pour pisser debout sans en mettre partout ?

Le corps médical ne semble pas avoir une position claire sur le sujet : pisser assis ou pisser debout a chacun des avantages et des inconvénients médicaux selon la santé des patients.

Donc, en Occident, les petites filles et les petits garçons pissent assis ou accroupis : on leur apprend cela à la maison et à l’école maternelle. Puis le petit garçon veut faire comme son papa et comme les grands. Il apprend donc à pisser debout et même à faire des concours de jet : c’est un geste culturel pour qu’il apprenne à se comporter comme doit le faire un homme !