LE BEC MAGAZINE

Éphémère

17.12.2021
Éphémère

Crédit : Caroline R.

par Maya

Il est,

On me l’a dit.

Je le sais,

Mais ne le sens.

 

Existence balbutiante,

Et mon cœur s’emballe.

Voilà une vie naissante,

L’orée d’un premier bal.

 

Mes pensées fourmillent,

Mon imagination s’agite,

Un garçon ou une fille,

Et je me projette.

 

Mais tout à coup,

Un tremblement de terre.

Mon sentiment de mère,

Là reçoit un coup.

 

Avec violence, comme des éclairs,

Qui grondent et me bousculent,

Me traversent et articulent

Sans nulle prudence, toute ma colère.

 

Bientôt, tu ne seras plus,

On me l’a dit.

Je ne le sais.

Mais je le sens.

Au plus profond de mes entrailles,

Une incision coupable.

Me poursuivent et me tiraillent,

Des sentiments ineffables.

 

Injustice suprême,

À qui la faute ?

Je vais te perdre,

Je ne suis pas prête.

 

Garder à tout prix,

La trace de ton passage.

De ton existence invisible,

De ta vie sans âge.

 

Réalité teintée de l’irréel,

Était-ce une terrible chimère ?

Aux témoins, j’en appelle,

Afin que, pour toi, je sois mère.

 

La peur m’envahit,

Que s’évaporent mes souvenirs.

C’est pourquoi je t’écris,

Et grave une place où t’inscrire.

 

À l’encre de mes pensées,

Du plus profond de mes maux,

C’est ton souvenir que j’ai tissé,

Ton linceul, ton berceau.

 

 

 

Cet article vous a plu ? Pour encourager la publication
des prochains numéros, inscrivez-vous simplement à notre newsletter !

Newsletter


Vous aimerez peut-être aussi :

Lire aussi sur la thématique :
   À LA UNE  |  OPINIONS