LE BEC MAGAZINE

Un cri, une voix… À qui veut l'entendre!

18.01.2022

groupe enfants table parole

par Rémi Péridon

J’ai eu une envie irrépressible d’écrire et de partager quelques bribes de ma pensée avec la société. Moi qui jusque-là me satisfaisais à vivre discrètement et tranquillement dans mon train-train quotidien. Pourquoi, alors ? Eh bien, je pense que, d’une certaine façon, je me suis senti attaqué, bousculé par des idées, des paroles de plus en plus répandues qui, au nom d’un combat légitime, le féminisme, renversent et écrasent, aveuglément ou non, consciemment ou non, tout ce qui se rapproche du masculin.

Comme si tout ce qui se rapproche de près ou de loin à un homme et de l’idée qu’on s’en fait était le MAL absolu. Il est de plus en plus courant de lire des messages tagués "libère-toi du mâle" sur certains murs. Alors bien sûr, je comprends et on peut comprendre l’idée sous-jacente qui tente d’éveiller et sensibiliser les consciences, les abus, les souffrances commises par des hommes.

De nombreuses fois, dans ces échanges passionnés, j’entends dire comme justification à ma responsabilité ou culpabilité et celles des hommes : "Mais tu ne te rends pas compte, les faits sont là, l’histoire et les siècles nous ont montré les inégalités, les souffrances, les injustices commises par les hommes envers les femmes ! Mes grands-mères, mes mères ! Alors ! ?"

Mais qu’ai-je fait pour cela ? Je suis né garçon, et après... Ces grands-mères et ces mères, et ces femmes dont on parle sont aussi MES grands-mères, MES mères… Cela me fait autant souffrir et me chagrine que mes sœurs et mes cousines. 

Mais quel danger ultime que le clivage des sexes, que la généralisation brutale et sans nuances des êtres humains.

J’ai la chance et le bonheur d’avoir deux enfants, un garçon et une fille. 

Je suis conscient, effrayé de les voir subir ou commettre des souffrances au nom de leur sexe. Ma fille vivra, je l'espère, dans un monde qui lui laissera la chance d’être qui elle veut, de s’épanouir sans être menacée ni inquiétée.

En fait, je fais ce vœu-là pour mes deux enfants. Tout comme j’espère que mon fils sera respectueux des femmes et des hommes qu’il croisera. Je refuse que le monde l’étiquette comme un agresseur sous prétexte qu’il deviendra un homme.

À quel âge une fille innocente devient-elle une proie ? Mais à quel âge aussi un garçon devient-il un prédateur ?

Je ne veux pas de cela ! Le combat féministe, mais aussi les luttes pour l’égalité entre les sexes, la justice sociale et économique ne sont pas des sujets réservés ou appartenant à une partie de la population. Le monde n’est pas binaire. Il est fait de nuances, de diversités, de complexités, de différences entre les êtres humains, leurs origines, leurs physiques, leurs histoires, leurs pensées, leurs émotions...

Chacun peut et doit se sentir invité, accueilli à débattre, à s’exprimer. C’est la base de l’évolution pacifique à laquelle j’aspire. L’exclusion, le rejet, la stigmatisation ne font que nourrir la haine, la violence et l’intolérance.

Alors oui, l’histoire évolue aussi parfois et souvent dans des moments de crise et de violence. En tout cas, ce n’est pas l’issue et l’avenir que je souhaite pour nos enfants.

Je remercie sincèrement toutes les femmes courageuses et les hommes (sûrement encore trop peu nombreux) qui, par leur combat et leur volonté, ont milité farouchement et font que l’avenir de nos enfants sera plus sûr et plus juste pour tou.te.s.

 

 

 

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Lecath
Pour être nuancée, la discussion serait bien trop longue, mais, sur le fond, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites. Je suis une femme, mais, ce qui me menace et nous menace, tous, Hs et Fs, c'est l'exploitation sans retenue de la planète, de la faune et la flore par, lâchons le mot, le capitalisme.
29/12/2021 - 00:21
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